Interview d'un nouvel arrivant dans l'Unité de Recherche BioWooEB : Sébastien Wahl (post-doctorant)

Sébastien est le dernier arrivé à BioWooEB. Il a débuté son post-doctorat en mars 2018, qui vise à améliorer le procédé de torréfaction notamment en isolant le composé eugénol des autres condensats.
A son tour de se prêter au jeu de l'interview "nouvel arrivant".

Bonjour et bienvenue Sébastien, peux-tu nous présenter succinctement ton parcours : études, emploi(s) précédent(s), réalisations, etc. ?

Je suis initialement issu du domaine de la mécanique des fluides (Diplôme d’ingénieur à l’ENSEEIHT Toulouse). Suite à mon stage de fin d’étude au LGC (Laboratoire de Génie chimique à Toulouse), j’ai travaillé un an comme ingénieur de recherche dans le même laboratoire sur un procédé de gazéification de biomasse de bois en lits fluidisé circulants. J’ai ainsi entamé ma « reconversion » vers le domaine du génie des procédés.

À l’issue de cette année, j’ai débuté ma thèse au LGC. J’ai travaillé sur l’étude d’un procédé de concentration du CO2 intégré à une cimenterie. Ma thèse inclut une étude cinétique approfondie de la réaction de décarbonatation du cru de cimenterie ainsi qu’une étude expérimentale de cette même réaction réalisée en lit fluidisé, sous CO2 pur et autour de 930 °C dans un réacteur cylindrique de 12 cm de diamètre pour 1,5 m de long environ.

J’ai soutenu ma thèse le 25 janvier 2018 et me suis installé à Montpellier pour rejoindre ma femme qui travaillait alors déjà sur place.

Quels seront ton rôle et tes activités au sein de BioWooEB ?

J’occupe un poste de post-doctorant financé par l'institut 3Bcar et en collaboration avec le LGC.

L’objectif du projet est d’effectuer une condensation partielle des fumées issues de la torréfaction de bois dans des conditions telles qu’un de ses composé de forte valeur marchande, l’eugénol, puisse être séparé facilement du reste des condensats obtenus lors de cette étape. Actuellement, les fumées de torréfaction sont considérées comme des déchets et servent au mieux à produire de l’énergie thermique par combustion. La réussite de ce projet permettrait d’améliorer l’attractivité de la filière torréfaction, sachant que le solide torréfié reste le produit principal issu du procédé.

La partie condensation partielle a lieu sur le pilote Vibrato, présent sur la plateforme biomasse-énergie BioWooEB. La partie séparation sera effectuée au LGC, à Toulouse. Mes déplacements à Toulouse devraient cependant rester limités.

Une étude scientifique conclut que le fumage traditionnel des saucisses conduit à des teneurs en eugénol plus élevées qu'en utilisant un procédé de vaporisation de fumées liquides. En tant qu'alsacien et de facto expert en saucisses, penses-tu qu'un processus industrialisé puisse un jour rivaliser avec le savoir-faire traditionnel ?

Seul le mariage harmonieux entre un procédé industriel innovant et l’art traditionnel permettra un développement de la filière menant à une domination totale de la saucisse de Strasbourg sur le marché juteux de la saucisse.

La teneur en eugénol issue du fumage traditionnel représente alors un atout de poids pour le développement de tels procédés. En se basant sur mon travail au sein de BioWooEB, il ne fait aucun doute que la torréfaction de saucisses ou de chutes de saucisses suivie d’une étape de condensation partielle des fumées permettrait de récupérer cet eugénol, d’une part, et d’aboutir à un nouveau produit solide, d’autre part. Ce dernier, la saucisse de Strasbourg torréfiée, constituerait le fruit du mariage mentionné ci-dessus.

Publiée : 25/05/2018