Interview d'un nouvel arrivant dans l'Unité de Recherche BioWooEB : Jérémie DAMAY (chercheur)

Jérémie, chercheur spécialiste en chimie des matériaux composites biosourcés, a été recruté récemment par BioWooEB. Afin de mieux le présenter, il s'est prêté au jeu de l'interview.

Bonjour et bienvenue présente nous un peu ton parcours : études, emploi(s) précédent(s), réalisations, etc. ?

Bonjour, j’ai commencé à étudier le matériau bois lors de mes études d’ingénieur à l’ENSTIB (Ecole Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois) dans les Vosges, un département assez forestier. C’est là que j’ai découvert le monde de la recherche qui m’a rapidement intéressé, raison pour laquelle j’ai suivi un master recherche en sciences du bois en parallèle de la troisième année ingénieur. Diplôme en poche, j’ai commencé à travailler au Centre du Bois de Thiérache dans le cadre d’une thèse Cifre dont le sujet était « Développement de nouveaux traitements du bois basés sur le procédé d’imprégnation axiale ». Les thématiques abordées étaient d’une part l’imprégnation du bois, avec pour objectif principal la préservation vis-à-vis des agents de dégradation, et d’autre part, la modification chimique du bois par imprégnation et polymérisation in-situ de résines pouvant être biosourcées. Ce type de traitement permet de protéger le bois sans utiliser de molécules biocides. Après le doctorat, j’ai eu l’opportunité de m’expatrier à Sherbrooke au Canada pour un postdoc dans le domaine des biocarburants et de la conversion de biomasse ; je travaillais principalement sur la conversion du sorgho en éthanol, en utilisant des procédés tels que l’explosion à la vapeur (steam-explosion), l’hydrolyse de la cellulose, la fermentation et la culture de microalgues pour la dépollution des effluents ; ce fut une expérience très enrichissante à tous points de vue. Enfin, mon dernier emploi consistait en la modification chimique de bois européens dans le but de produire un substitut au bois de grenadille, une essence africaine devenue rare, employée pour la fabrication d’instruments de musique à vent. Ce bois présente en effet les meilleures caractéristiques pour la fabrication d’instruments : stabilité dimensionnelle, dureté, facilité d’usinage et belle sonorité.

Quels seront ton rôle et tes activités au sein de BioWooEB ?

 J’ai été recruté au poste de chercheur en chimie des matériaux composites biosourcés, je vais donc travailler au développement de matériaux composites à base de biomasse, notamment de bois. Ensuite, il faudra procéder à la caractérisation des matériaux fabriqués (propriétés physiques, mécaniques, thermiques, durabilité face aux agents de dégradation…). Je précise que j’ai été embauché dans le but de partir en mobilité à Kourou en Guyane française dès 2023. Je vais être accueilli au sein de l’unité EcoFoG d’ici quelques mois, dans laquelle je viendrai renforcer l’équipe du laboratoire de sciences du bois pour travailler sur les thématiques actuelles : matériaux de construction ou d’isolation à base de bois (ou fibres naturelles), durabilité naturelle des bois guyanais, étude des activités antifongiques et anti termites d’extractibles de bois guyanais, durabilité conférée à des essences non durables par des traitements de préservation « verts ». J’aurais aussi à cœur d’étudier les problématiques d’entreprises locales des filières bois et biomasse dans le but de proposer des solutions.

Quels sont tes hobbies ?

Je me suis intéressé à la vie des abeilles suite à une belle rencontre au marché. C’est un retraité reconverti apiculteur qui m’a transmis sa passion, il vendait du miel de Fourmies (59). Il m’a fallu un peu de temps pour obtenir la confiance de ce vieux monsieur et qu’il accepte de transmettre ses connaissances, son savoir-faire. Cela m’a permis de profiter d’une excellente formation pratique. Je n’y connaissais rien en apiculture et en quelques mois, j’ai eu mes premières ruches, la première récolte de miel. Ce qui me plait vraiment est le fait de pouvoir tout faire soi-même, de la fabrication des ruches et cadres à la mise en pot du miel, en passant par les soins aux colonies, la chasse aux essaims, la récolte des hausses, l’extraction du miel… Par ailleurs, la vie d’une colonie d’abeilles est vraiment passionnante. L’organisation de la ruche est très bien gérée, la société humaine aurait quelquefois intérêt à s’en inspirer. Enfin, les abeilles ne produisent pas que le miel, mais également la cire, la propolis, le pollen… Je prends toujours du plaisir à récolter et valoriser ces différents produits, notamment en bougies, encaustique, teinture de propolis. Finalement, on peut dire que j’ai été piqué par le virus de l’apiculture.

Publiée : 12/04/2023